Inondation dans la vallée de l’Oise : de nouvelles approches
Lutter contre ou cohabiter avec l’eau, telles sont les questions que se pose tout territoire soumis au risque d’inondation.
Longtemps privilégiée, la lutte contre les inondations fait place aujourd’hui à une meilleure prise en compte du risque dans les projets d’aménagement pour permettre au territoire de cohabiter avec l’eau. Ce concept de résilience fait aussi son chemin au sein de la vallée de l’Oise grâce notamment aux réflexions menées dans le cadre de l’atelier national « territoires en mutation exposés aux risques ». Parallèlement, au sein de la vallée, une nouvelle manière de faire voit le jour, encouragée en particulier par la feuille de route de la DGPR et la DGALN signée à l’été 2015, prônant une mobilisation de l’ensemble des acteurs sur le sujet.
Ces nouvelles approches sont autant de fils conducteurs pour les travaux en cours, comme par exemple ceux menés dans le cadre de la révision des Plans de Prévention du Risque Inondation (PPRI) Oise-Aisne en amont de Compiègne, Compiègne-Pont-Sainte-Maxence et Brenouille-Boran. En effet, c’est un véritable travail partenarial et coopératif basé sur la participation active des collectivités, sous forme d’atelier local, qui a été mis en œuvre pour intégrer la notion de résilience dans ces documents. Fiches projet et réunions de travail ont été les maitres mots durant les deux dernières années. Un travail de longue haleine qui a conduit à alimenter le contenu des PPRI pour une meilleure prise en compte du développement de la vallée en zones inondables tout en préservant au maximum les champs d’expansion des crues.
En effet, le projet de règlement, diffusé en novembre 2016, permet de constater les changements inédits introduits dans cette nouvelle génération des PPRI. Les prescriptions réglementaires sont réparties selon trois catégories : zones urbaines, zones en extension urbaine et zones naturelles. Une quatrième catégorie « expérimentale » s’ajoute à ces trois catégories, il s’agit des « sites violets » pour le PPRI. Elle concerne notamment des secteurs identifiés à enjeux forts de développement soumis à un aléa supérieur à un mètre d’eau avec une limitation à 1,5 m d’eau.
Sur le territoire de Oise-la-Vallée, on en compte six au total : la plate-forme chimique (Weylchem) à Trosly-Breuil, le site de Longueil-Annel/Thourotte pour la halte fluviale et la restructuration d’une activité industrielle, le site de Continental à Clairoix, le site de la ZI nord à Compiègne, le site de Margny-lès-Compiègne/Venette pour la partie urbanisée en zone inondable, le site logistique de Longueil-Sainte-Marie avec les casiers de l’Entente Oise-Aisne et enfin le site violet pour le Canal Seine-Nord Europe.
L’Agence d’urbanisme, qui a accompagné jusqu’alors les services de l’Etat et les collectivités dans cette démarche de révision, poursuit sa mission aujourd’hui à travers ces sites violets en proposant un appui aux collectivités dans les propositions d’aménagement de ces secteurs. Un travail a déjà été mené à Longueil-Annel/Thourotte (proposition de projet de halte fluviale), à Margny-lès-Compiègne/Venette (prise en compte du sur-risque lié à la rupture de digue (brèche)) et à Longueil-Sainte-Marie (Mise en œuvre de la tri-modalité pour les activités de logistique). La démarche engagée pour ces sites violets ainsi que le contenu de leurs prescriptions réglementaires devront être soumis à la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR).
La phase finale de la révision des PPRI a démarré en début du mois de janvier 2017 avec une présentation officielle du PPRI du préfet de l’Oise pour le secteur Brenouille/Boran-sur-Oise. Deux autres présentations s’ensuivront durant février pour les secteurs Oise-Aisne en amont de Compiègne et Compiègne/Pont-Sainte-Maxence.
Pour les mois à venir, il est prévu une consultation officielle des collectivités durant mars-avril qui sera suivie d’une enquête publique courant 2e semestre 2017 pour une approbation des PPRI fin 2017.