Ilot de Chaleur Urbain (ICU) : la renaturation comme levier d’adaptation
Tout un chacun aura fait l’expérience qu’en ville et à température comparable la chaleur se ressent davantage sur un parvis que dans un parc urbain. Ce phénomène local lié à l’urbanisation peut occasionner des problèmes de santé et de bien être des habitants, voire contribuer à leur intensification compte-tenu de la récurrence d’épisodes de fortes chaleurs observés ces dernières années.
Afin d’appréhender ce phénomène, Oise-les-Vallées a entrepris de s’intéresser dans un premier temps à l’identification des Ilots de Chaleur Urbains (ICU), puis de réfléchir à des solutions d’amélioration comme la renaturation.
Identification des ICU : la méthode suivie par Oise-les-Vallées
S’appuyant sur le réseau des agences d’urbanisme, l’Agence a décidé de suivre la méthode de Stewart & Oke 2012, à l’instar de l’expérimentation de l’Institut Paris Région sur le territoire de l’Ile-de-France.
Ainsi le Syndicat Mixte du Bassin Creillois et des Vallées Bréthoise (SMBCVB) constitue un territoire test pour les vallées de l’Oise.
La méthode consiste en la définition d’Ilots Morphologiques Urbains (IMU) afin d’obtenir des entités homogènes d’une dimension pour laquelle les Local Climate Zones (LCZ) sont applicables. Ces dernières sont ensuite caractérisées en s’appuyant sur un certain nombre d’indicateurs liés à la nature des perturbations qui définissent un îlot de chaleur. Enfin pour aboutir à l’établissement d’une cartographie, à ces LCZ sont appliqués d’autres paramètres conduisant à leur notation définitive en ICU.
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La renaturation, de quoi parle-t’on ?
La renaturation consiste à réhabiliter des zones artificialisées, des zones dégradées, en restaurant des éléments naturels comme un cours ou un plan d’eau, de la végétation, un « verdissement » des lieux les plus minéraux de la ville, une trame brune, c’est-à-dire des sols naturels de pleine terre végétalisées.
Elle participe à améliorer la qualité de vie des habitants en leur apportant ombre et fraîcheur, par régulation d’une partie de la chaleur dans les processus d’évapotranspiration et de photosynthèse qui lui son propre.
En plus de participer à une plus grande biodiversité, la renaturation est une promesse de résilience de la ville du futur avec une meilleure circulation et inclusion des fluides (air et eau) notamment en désimperméabilisant la ville, en favorisant le drainage des eaux de ruissellement, leur pénétration dans le sol notamment lors de la percolation vers les nappes phréatiques.
La présence de végétation et de surfaces d’eau en ville et une morphologie urbaine adaptée peuvent favoriser différents gradients de température qui par échange thermique, créent des vents urbains et donc des zones de fraîcheur.
La reconstruction de la ville sur elle-même crée des opportunités de renaturation notamment dans des secteurs d’ICU, des friches, des délaissés, des démolitions ou opérations urbaines d’envergure diverses.
En tant que structure d’ingénierie locale, l’Agence d’urbanisme met en œuvre ses connaissances pour formuler des propositions d’aménagements adaptées aux enjeux identifiés.